L‘autorité évolue dans les différents générations, mais aussi au sein de la famille. D’une manière générale, aujourd’hui tout est permis, rien n’est clair. Avant nous avions des garde-fous, tout était ou noir ou blanc. Notre génération est en manque de repères.

Au cours de notre vie, nous apprenons à garder des exigences, mais nous évoluons. L’écoute et la douceur ont davantage de place, grâce au dialogue en couple et avec nos adolescents.

 Quelques repères :

· Oser dire « non ». Parfois les parents se justifient sans cesse, or tout ne se justifie pas, l’expérience est importante. L’autorité est bonne en cela qu’elle donne des repères structurants, l’enfant peut ainsi s’accrocher à un arbre solide.

Lorsqu’il y a de la tendresse à certains moments, l’autorité peut se vivre sans dégâts.

L’autorité évolue en fonction de l’âge. Exposer aux petits enfants pourquoi on leur demande quelque chose leur permet de vivre notre autorité dans la paix. Cela ne signifie pas qu’il faille commencer à discuter avec eux. Il y a une différence entre exposer le bien fondé d’une demande et se justifier. Les explications sont importantes pour un adolescent car elles véhiculent nos valeurs.

· Il y a les règles de vie ensemble mais aussi les règles liées aux valeurs (ex : ne pas mentir, partager,…) Pour ces dernières, il est important de garder confiance dans les potentialités du jeune au-delà de toute apparence.

· Préserver la relation et renouer la relation si nécessaire.

Le dialogue est important au sein de la famille, il permet la relation. A travers la discussion, l’enfant se forme, se confronte. Il devient adulte quand il sait soutenir sa parole. Il est important de susciter la réflexion du jeune : A ton avis qu’est-ce qui pourrait se passer ? Qu’en penses-tu ?

· La vérité, la clarté est importante. Ne pas se cacher des choses ! Faire ce que l’on dit est un témoignage porteur.

· Veiller à avoir une sanction réalisable et si je promets une sanction, je l’applique.

Aider son conjoint à aller jusqu’au bout de ce qu’il dit si nécessaire.

Difficultés :

  • · Gérer des conflits quand je rentre du boulot.
  • · Expérience personnelle avec une autorité exagérée ou une absence d’autorité.
  • · Exercer son autorité pour son propre confort. Interdire par peur et manque de confiance dans son enfant ou dans le monde.
  • · Les débordements, la place de la colère dans l’autorité.

 Repères spirituels :

  • · Demander pardon quand on est allé trop loin dans la manière ou sur le fond du problème.
  • · Oser se remettre en question dans nos colères et acquérir davantage de réserve et de maîtrise.
  • · Prendre Jésus comme guide. Il n’avait pas peur de dire la vérité mais sans animosité.

Accepter une dissociation. Tout n’est pas parfait mais évolue et souvent bien. Il est important de garder toujours l’espérance au fond de notre cœur qui se transmet dans le regard dans le ton de la voix, dans les mots. Conclusion

C’est à travers notre attitude que les enfants découvrent Notre Père des Cieux. Il est important d’être à son image un père, une mère miséricordieux pour nos enfants, dire notre amour au-delà de nos disputes.

Il serait malvenu de donner des recettes dans ce domaine car l’intitulé de la question la laisse très ouverte. De qui parlons-nous ? S’agit-il d’enfants en bas âge, d’adolescents, d’adultes ? S’agit-il de garçons ou de filles ? S’agit-il d’enfants turbulents, hyperactifs ou de jeunes calmes, introvertis ?

Commençons donc par nous adresser au chrétien (faut-il le mettre ici ?) pour lui rappeler une chose qu’il sait sans doute déjà : les parents ne sont pas les propriétaires de leurs enfants. Cependant le fait qu’il s’agisse ici de SES enfants le lui aura peut-être fait oublier. Les parents n’en sont pas non plus les créateurs. Seul Dieu l’est. Devant Dieu, nos enfants et nous avons donc égalité de statut : Il nous reçoit comme ses enfants, même s’il confie les uns au soin des autres dans leur vie terrestre. Nous pouvons même dire cela à tout homme de bonne volonté à travers un peu de philologie.

L’autorité implique deux notions : l’auctoritas et la potestas. La première peut être comprise comme un service, celui de rendre l’autre auteur. La seconde se rapporte au pouvoir et à la puissance. Si nous préférons qu’un autre nous considère comme un sujet plutôt que comme un objet, soyons certains qu’il en est de même pour nos enfants. Avoir l’autorité sur ses enfants, c’est avoir du pouvoir sur eux, de par la force que nous pouvons leur opposer par exemple, mais ne pouvons nous pas le comprendre aussi et surtout comme un service, celui de les rendre auteurs de leur vie ? Maintenant, quand j’exerce l’autorité, qu’est ce qu’il y a derrière ma fermeté ? Avons-nous essayé de nous poser la question, en particulier quand cette fermeté rencontre de la résistance ? Est-ce que cette fermeté vient de la justesse de nos principes, ou bien de la volonté de ne pas nous sentir humiliés ?

Nous pouvons nous poser la même question en ce qui concerne la tendresse. Est-ce que nous l’utilisons comme un moyen de chantage affectif, ou bien comme alibi pour éviter le conflit, ou bien trouve-t-elle sa place en complément d’une certaine fermeté?

La fermeté tend vers la notion de norme. Tout éducateur doit donner des normes afin de définir un cadre où la vie pourra se déployer, comme on donne une terre à une plante. Nous sommes des êtres humains marqués par la limite, nous ne pouvons pas tout faire. Mais comment portons nous ces normes à la connaissance de nos jeunes ? N’est-ce pas considérer le jeune comme un objet ou un consommateur passif que de les lui imposer sans explication ? Ne pouvons-nous pas parier sur le respect de sa personne, faire appel à son sens des responsabilités, et ainsi l’inviter à la maturité ?

Dans la Bible, le récit mythique de la Genèse nous apprend que la Parole est créatrice. Si nous n’avons pas créé nos enfants, nous participons à leur création à travers la parole que nous leur adressons. Nous ne pouvons certes pas toujours expliquer le sens des normes que nous donnons à nos enfants. Mais même cela, ils peuvent sans doute le comprendre si nous le leur disons, sans en abuser. Cela implique alors d’être nous-mêmes cohérents avec les normes que nous fixons à nos enfants. Combien de parents tentent de vivre dans leurs enfants une vie qu’ils idéalisent ? Si nous avons envers nous-mêmes beaucoup de miséricorde vis-à-vis de nos lâchetés quotidiennes, ne pouvons nous pas en avoir autant pour nos enfants ?

Le but de notre vie n’est pas d’appliquer les normes. Elles participent cependant à ce que nous ayons une vie bonne. Le but de notre vie est bien au-delà. Il est comme une sorte d’horizon qui sera pour un chrétien d’aimer Dieu d’abord, et son prochain comme soi-même. Les « commandements » (« paroles » en hébreux) que Dieu a donnés forment un cadre mais il est creux. Notre monde n’a-t-il pas 3 dimensions ? Alors le bonheur sera trouvé dans la profondeur, celle de notre relation à Dieu et aux autres. Cette profondeur, cet horizon, est sans limite. La tendresse est donc requise d’une part en toute gratuité, dans des moments où nous n’avons rien à « vendre » à nos enfants. Est-ce que nous acceptons de leur confier les rênes de temps en temps, de les laisser prendre l’initiative quand cela est possible ? Être parent ne signifie pas nécessairement de toujours commander. D’autre part, cette tendresse s’appelle pardon et miséricorde quand ils ont franchi les limites que nous avions posées, même si nous donnons une punition ajustée. En effet, si nous pouvons pardonner à l’enfant qui trahit notre confiance en franchissant l’interdit, nous pouvons aussi demander pardon quand notre attitude n’a pas été juste envers lui.

L’autorité parentale est la grande difficulté à laquelle nous sommes confrontés dès le démarrage de nos relations avec nos enfants.

Et ce d’autant plus que nous ne sommes pas toujours très clairs avec cette notion.

Comment avoir de l’autorité et laquelle ? Comme dit Hannah Arendt, l’autorité, c’est la capacité d’obtenir l’obéissance « sans recourir à la contrainte par la force ou à la persuasion par arguments » : pas de violence ni de rapport de pouvoir vis-à-vis de nos enfants et non plus d’enjeux de débats ou d’arguments avec eux sur certaines limites ou règles car nous ne sommes pas égaux (mes enfants ne sont pas mes amis, ils ne sont pas adultes).

Hannah Arendt dit aussi que l’autorité vient aussi de la façon dont nous acceptons « la responsabilité du monde » dans lequel nous cherchons à « introduire nos enfants ». En tant que chrétiens, nous pensons aussi que c’est Dieu qui nous donne cette autorité car en fait l’autorité, nous ne la prenons pas, nous la recevons et la cultivons.

Pour notre part, c’est donc dans la qualité de relation avec nos enfants que nous sentons peut être que nous avons plus d’autorité.

Etre ferme quand nous pensons que cela doit être le cas (respect des règles de la famille, des horaires de soirée, de l’usage d’internet, des accords que nous avons établis ensemble) et dans ces situations, le plus dur est de rester en paix et serein surtout quand il y a contestation. En tenant ferme, nos enfants connaissent ainsi les vraies limites.

Etre tendre, c’est l’être toujours avec nos enfants dans toute situation car la tendresse n’est pas la mollesse ni le contraire de la fermeté. Lorsqu’une demande d’un enfant ne nous plait pas ou est en désaccord avec nos valeurs ou nos principes, nous pouvons rester fermes tout en écoutant nos enfants et en les aidant à mieux comprendre leurs besoins. Quelquefois ils recherchent notre autorité ou notre fermeté parce qu’ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent ou sans en être conscient voudraient être « comme les autres ».

En tant que parents, nous sentons souvent que notre autorité fait défaut ou nous sommes parfois en conflit avec nos enfants : nous n’avons alors plus envie d’écouter et craignons que cette écoute soit perçue comme une acceptation de la demande ou de la situation. Et pourtant, c’est bien différent.

Parfois, nous nous sentons un peu perdus par rapport aux règles à mettre en place ou aux demandes incessantes de sorties par exemple, ou par le désœuvrement ou l’individualisme de nos enfants qui manquent de projet ou d’ouverture aux autres.

Nous avons alors le réflexe plus ou moins conscient de réagir à partir de ce que nous avons appris ou vécu depuis notre enfance. Combien de fois agissons-nous en définitive avec nos enfants, comme le faisaient nos propres parents et cela malgré notre conviction que nous ne referions jamais la même chose ?

Avoir de l’autorité nous demande un vrai travail intérieur pour être juste et libre vis-à-vis de nos enfants. En cela particulièrement, le Seigneur peut nous aider. Et puis quand nous sommes acculés ou un peu désespérés par notre manque d’autorité par la violence que nous ressentons ou exprimons ou par la mésentente avec nos enfants, nous avons particulièrement besoin de l’Esprit Saint, ce guide précieux et ce pacificateur, qui peut nous faire avancer.